Vous avez décidé de vous exprimer aujourd’hui, dans la foulée du bureau fédéral qui vient de se tenir… Tout
d’abord, j’ai une pensée pour tous les membres de notre grande famille
qui ont été touchés par le coronavirus et qui ont perdu des êtres chers.
Je tiens ensuite à rappeler que nous devons encore composer avec de
nombreuses incertitudes, liées à l’évolution de la pandémie et aux
différents scénarios de sortie du confinement encore à l’étude par les
autorités. Cela ne nous empêche pas, pour autant, de pouvoir anticiper
en prenant certaines décisions, grâce notamment aux recommandations
fournies par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité
national olympique et sportif français, avec lesquels nous sommes en
contact permanent. A partir de cette semaine, pour continuer à apporter
des réponses aux légitimes attentes, nous allons d’ailleurs organiser
par visioconférence un bureau fédéral hebdomadaire, qui nous permettra
de tenir informer très régulièrement l’ensemble de nos clubs et
licenciés des mesures prises. Quelles évolutions du calendrier fédéral pouvez-vous annoncer ce mardi ? L’ensemble
des compétitions nationales, qu’il s’agisse de championnats de France,
meetings ou courses running, sont suspendues jusqu’à la fin du mois de
juillet. Un retour trop rapide des compétitions pourrait en effet
entraîner un grand nombre de blessures, comme nous en a fait part notre
commission médicale. Sur le plan des compétitions régionales et
départementales, nous avons la volonté de laisser à chaque territoire la
liberté de prendre les initiatives qu’il souhaite, dès lors que les
conditions sanitaires le permettront. Certaines zones pourront peut-être
reprendre une activité avant d’autres, en fonction des annonces faites
par les autorités, et auront donc la possibilité d’organiser des
rassemblements au niveau local. A quel moment la Fédération espère-t-elle une reprise de l’activité pour les compétitions nationales ? En
ayant en tête toutes les précautions d’usage, notre volonté serait de
pouvoir proposer à nos pratiquants une reprise de l’activité au mois
d’août, avec une saison athlétique qui irait jusqu’à fin octobre, y
compris sur piste. Ce serait la période lors de laquelle nous pourrions
organiser les différentes compétitions nationales que nous avons dû
reporter. Nous sommes traditionnellement un sport d’été, mais notre
souhait est, cette saison, de faire d’août, septembre et octobre des
mois d’athlétisme sous toutes ses formes. Cela laisserait encore trois
mois aux athlètes pour préparer les différents grands rendez-vous. Il
est bien sûr impossible, tant que nous ne connaissons pas la date de
sortie du confinement, de définir des dates précises. Qu’en est-il des championnats d’Europe de Paris, pour l’instant programmés du 25 au 30 août ? L’Association
Européenne d’Athlétisme est propriétaire de l’évènement. La Fédération
Française d’Athlétisme travaille étroitement avec les services de l’Etat
et le Comité d’Organisation Paris Athlé 2020 sur plusieurs scénarios,
fondés sur l’analyse des enjeux sanitaires, économiques, techniques,
sociaux et sportifs, afin d’optimiser la livraison de l’événement en
fonction de la sortie définitive du confinement sur le continent
européen. La nouvelle date de programmation des championnats de
France Elite, initialement prévus du 19 au 21 juin à Angers, est, quant à
elle, conditionnée à la date de reprise possible de l’activité physique
et au choix du maintien ou non des championnats d’Europe. Comment
la Fédération Française d’Athlétisme compte-t-elle accompagner les
clubs dans cette période difficile, mais aussi dans la perspective de la
rentrée en septembre prochain ? Nous allons
prendre des décisions fortes pour les aider à reprendre leur activité,
dans le cadre d’un grand plan de relance. Nous travaillons actuellement
avec plusieurs acteurs à un dispositif d’optimisation de la licence
2020, ainsi qu’à la création d’un fond de solidarité pour accompagner
les structures dans leur relance d’activité. Plus largement, nous avons
la volonté affirmée de réussir à sortir de la crise et à repartir de
l’avant en nous appuyant sur les clubs. De quelle manière ? Nous
voulons contribuer à l’après-confinement avec eux et l’ensemble de
notre communauté, en proposant une autre façon de consommer
l’athlétisme. Je dis souvent que dans toute crise, il y a une
opportunité. En l'occurrence ici, celle, pour la population de mieux
prendre soin d'elle-même. Nous n’avons jamais vu, en effet, autant de
personnes se mettre à la pratique de la course ou de la marche que
depuis le début de cette période de confinement. Les outils de coaching
sportif à domicile que nous diffusons pour toutes les catégories d’âges
rencontrent d’ailleurs un grand succès. Il est désormais de notre
devoir, en tant que fédération délégataire de service public, de
permettre à ces nouveaux pratiquants de pérenniser leur pratique et de
profiter sur le long terme des bienfaits de l’activité physique. Nous
sommes en effet persuadés que les personnes vont vouloir se retrouver,
partager du lien social après ces longues semaines d’isolement. Toutes
nos structures déconcentrées - nos clubs, mais aussi nos comités
départementaux et nos ligues régionales - seront là pour les y aider. Si
aucune fédération ne va sortir indemne de cette crise, nous avons la
volonté d’aller de l’avant et de réinventer l’athlétisme de demain. |